Un cerveau en santé même pour les jeunes: pourquoi est-ce important?
Un cerveau en santé, même pour les plus jeunes – pourquoi est-ce important
À première vue, les troubles neurocognitifs ne sont pas des maladies qui pourraient affecter la santé des plus jeunes. Cependant, la recherche indique de plus en plus que les habitudes de vie et l’environnement pendant la petite enfance et les années suivantes, peuvent présenter un risque de troubles neurocognitifs à long terme. a
Qu’est-ce que cela signifie en pratique? Les troubles neurocognitifs surviennent lorsqu’une personne est exposée à trop de facteurs de risque tout au long de sa vie et non seulement à un âge plus avancé. Bien que certains de ces facteurs ne puissent être changés (l’âge, le sexe, la génétique, etc.), beaucoup d’entre eux sont liés à notre style de vie, comme les habitudes alimentaires et l’activité physique. Le plus tôt nous apportons des changements, le mieux se porte la santé globale du cerveau.
Santé du cerveau et habitudes de vie – ce qui est bon pour le cœur est bon pour la tête
Il a été prouvé que la création de saines habitudes de vie chez les enfants favorise le maintien de celles-ci à l’âge adulte et inversement pour les moins bonnes habitudes. Le moment idéal pour développer de saines habitudes de vie est dès la petite enfance.
Après plus de trente années de recherche, nous pouvons affirmer que les habitues néfastes développées durant l’enfance contribuent aux facteurs de risque pour la santé cardiaque. Notons entre autres une mauvaise alimentation, l’obésité, le manque d’exercice, l’exposition à la cigarette, une pression sanguine élevée et le diabète. Les enfants habitués aux grosses portions accumuleront plus de calories qu’ils n’en dépenseront et cela pourrait mener à un excès de poids et de gras corporel. Ils sont alors plus à risque de développer des maladies cardiaques, ce qui les suit jusqu’à l’âge adulte.
Plus important encore : ces mêmes facteurs de risque sont associés aux troubles neurocognitifs et à la santé globale du cerveau. Le proverbe selon lequel « ce qui est bon pour le cœur est bon pour la tête » s’avère un lien beaucoup plus important que nous l’avions imaginé.
Il en va de même pour un style de vie physiquement actif, qui permet de réduire les risques de troubles neurocognitifs et favorise la santé globale du cerveau. Les parents qui sont physiquement actifs avec leurs enfants obtiennent un double bénéfice : ils créent de saines habitudes autant pour leur cerveau que pour celui de leurs enfants, tout en développant le lien qui les unis.
Port du casque : essentiel pour prévenir les traumatismes crâniens répétitifs
Alors qu’un style de vie actif est important, un traumatisme cérébral récurrent entraînant des commotions et des blessures traumatiques au cerveau présente un risque élevé ayant des conséquences à long terme, telles que le développement d’un trouble neurocognitif.
Le cerveau des plus jeunes étant toujours en développement, une blessure à la tête répétitive, même mineure, doit être traitée avec prudence, particulièrement chez les enfants pratiquant le hockey, le soccer et le football. L’idéal est de porter un casque ou de pratiquer des sports sans contact, ou encore, des sports où les impacts à la tête sont limités.
Il reste beaucoup à apprendre
Nous savons aujourd’hui combien le mode de vie a un impact sur le risque de troubles neurocognitifs chez l’adulte. Il est primordial d’adopter de saines habitudes de vie dès le plus jeune âge afin de développer des facteurs de protection pour la santé cognitive. D’autres éléments physiques comme la perte d’audition précoce, ou encore des éléments de l’environnement des jeunes comme l’influence des médias sociaux, l’augmentation du vapotage et la surexposition aux écrans doivent être étudiés afin d’en connaître les conséquences à long terme.
D’ici là, l’adoption de saines habitudes de vie et la réduction des risques de traumas crâniens permettront de favoriser à la fois la santé du cœur et du cerveau.
Saskia Sivananthan (Ph. D.)
Experte renommée en science des données et neuroscientifique spécialisée dans les troubles neurocognitifs et autres maladies neurologiques. Mme Sivananthan collabore avec des experts de la santé chevronnés de partout dans le monde, offrant ses connaissances tirées de ses années d’expérience dans le domaine. Elle est professeure affiliée à l’Université McGill.